Commerce Suisse s’engagera pour la réforme de la LPP
Le peuple et les cantons ont voté à une grande majorité en faveur de la 13e rente AVS.
Il faut l’accepter. Le financement de la 13e rente doit être porté par la population suisse. Afin d’éviter une redistribution des jeunes vers les personnes âgées et comme la TVA est la seule qui touche toutes les personnes domiciliées en Suisse, cette solution devrait être privilégiée. La charge pour chaque personne reste gérable et n’affecte que marginalement la compétitivité de la Suisse. Si le Conseil fédéral et le Parlement trouvent d’autres moyens, tant mieux. Toutefois, ce n’est pas si simple, il s’agit de trouver cinq milliards par an. Et la tendance est à la hausse.
Avant la votation, on a lu dans les médias de nombreuses histoires selon lesquelles les retraités allaient mal. A peine la votation terminée, le vent médiatique tourne. On lit partout que les familles ont du mal à joindre les deux bouts. On le voit : les yeux sont tournés vers la prochaine votation. Le 9 juin, les urnes se prononceront sur l’initiative du PS concernant l’allégement des primes. Elle prévoit que la Confédération et les cantons soient tenus d’augmenter massivement les réductions de primes d’assurance maladie. Selon les calculs du Conseil fédéral, cela entraînera dès 2030 des coûts supplémentaires pouvant atteindre 12 ( !) milliards de francs par an. Là aussi, tendance à la hausse.
On ne peut pas nier qu’il y a dans notre pays, tant parmi les retraités que parmi les familles et les actifs, de nombreuses personnes qui doivent retourner chaque franc deux fois. Et il est indéniable que cela nécessite un soutien ciblé. En revanche, il est tout simplement faux de caractériser la grande majorité des retraités ou des familles en disant qu’ils vivent à la limite de la pauvreté. Nous savons tous que la redistribution n’est pas le bon moyen de favoriser la prospérité de la vaste classe moyenne. Pour cela, il faut une économie florissante et des entreprises fortes.
J’ai une certaine compréhension pour l’extension de l’AVS, même si ma conscience “budgétaire” s’y oppose. Mais si, à chaque dimanche de votation, nous redistribuons des milliards dans l’esprit de la gauche, nous alourdirons le budget de la classe moyenne et de l’économie de nouveaux impôts ou des impôts plus élevés. Et au final, tout le monde sera plus pauvre. Ce n’est pas très prometteur.
Les réformes nécessaires, comme celles du 2e pilier (caisses de pension), doivent rester possibles. Pour Commerce Suisse, notre système de prévoyance est un facteur important pour notre place économique. Ce système doit continuer à fonctionner de manière irréprochable. C’est pourquoi Commerce Suisse s’engagera cet automne avec sa propre campagne en faveur de la réforme de la LPP. Cette réforme permet de remédier à des lacunes évidentes dans le système des caisses de pension, comme la redistribution au détriment des familles actives. De plus, elle fait en sorte que les personnes travaillant à temps partiel, en particulier les femmes, aient une meilleure couverture au niveau des caisses de pension. En tant qu’employeur du secteur du commerce, nous sommes prêts à verser les cotisations d’épargne nécessaires à cet effet.
Rudolf O. Schmid, Président Commerce Suisse