Résumé du président
Christoph Schaffner est président de l’ASFP depuis 100 jours et en tire un premier bilan.
Il y a exactement 100 jours, j’ai été élu président de l’Association suisse des fournisseurs de plateformes de travail (ASFP). J’ai appris depuis à connaître encore un peu mieux l’association et ses nombreux membres et ainsi passé de nombreux excellents moments.
En tant que président de l’ASFP, je souhaite d’une part poursuivre le bon travail de mes prédécesseurs et défendre les intérêts de notre association et de ses membres. D’autre part, il me tient à cœur de faire connaître la diversité et la joie de notre travail quotidien et de susciter ainsi l’enthousiasme pour le travail dans la branche des plateformes de travail auprès des groupes professionnels ne connaissant pas la branche.
Afin de mieux faire connaître notre branche, nous sommes déjà en plein travail de préparation de la European Rental Week, qui se déroulera cette année du 14 au 20 octobre. Avec un court-métrage, des informations dans les médias de la branche et sur les réseaux sociaux, nous voulons montrer pourquoi il vaut la peine de miser sur les plateformes de travail, également pour son développement de carrière. Avec l’action « Coffee in the air », nous voulons également enthousiasmer Monsieur et Madame tout le monde pour les plateformes élévatrices: nous installons des nacelles dans des lieux fréquentés et invitons les passants à prendre un café dans les airs. L’European Rental Week nous offre une formidable plateforme pour présenter la force d’innovation et l’importance de notre branche à un large public. C’est un événement décentralisé inspirant qui nous aide à accroître notre visibilité et à renforcer encore l’attractivité de notre secteur.
Le secteur des plateformes de travail offre un large éventail de possibilités de carrière. Du mécanicien au cadre en passant par l’agent de planification, chacun y trouve un travail passionnant. L’avancée de la technologie et de la numérisation ouvre en outre constamment de nouvelles perspectives. Les nacelles modernes sont aujourd’hui des machines high-tech qui allient précision et sécurité maximales. Pour information: toutes les plateformes de travail en Suisse atteignent ensemble une hauteur d’environ 85 km ! Cela nous placerait dix fois plus haut que l’Everest. Donc, si vous aimez travailler avec des gens, développer des solutions innovantes et viser haut pour vos clients, vous trouverez ici votre environnement de travail idéal.
Un autre aspect qui rend notre secteur si attractif est le thème de la sécurité. Les plateformes de travail jouent un rôle crucial pour rendre les travaux en hauteur plus sûrs et plus efficaces. Cette responsabilité exige le plus grand professionnalisme et le plus grand engagement – et c’est précisément ce qui rend notre travail si épanouissant.
Notre secteur pose également de nouveaux jalons en matière de durabilité et de respect de l’environnement. Les plateformes de travail modernes sont efficaces sur le plan énergétique et respectueuses de l’environnement. Alors que d’autres secteurs commencent à parler d’électrification de leur branche, nous avons aujourd’hui déjà converti 80% de notre flotte en machines électriques. En outre, nombre de nos membres utilisent déjà des véhicules électriques dans le cadre de la vente comme de la livraison. Nous apportons donc notre contribution à la réduction des émissions et à la préservation des ressources. Pour les jeunes qui cherchent un emploi avec des perspectives d’avenir et une conscience écologique, le secteur des nacelles élévatrices offre des possibilités passionnantes.
J’aimerais donc encourager tous les membres de l’ASFP à faire connaître encore davantage les aspects positifs de notre branche. Montrons ensemble que nous ne jouons pas seulement un rôle indispensable dans l’économie moderne, mais que nous offrons aussi des emplois attrayants et sûrs pour l’avenir. Nous avons le potentiel pour attirer les meilleurs talents et continuer à faire progresser notre secteur.
Christoph Schaffner
Christoph Schaffner est président L’Association suisse des fournisseurs de plateformes de travail (ASFP) et directeur des machines et équipements de location en Suisse chez Avesco Rent AG.
La réforme de la LPP
La réforme de la LPP sera soumise au vote à l’automne 2024.
La réforme de la LPP, qui sera soumise au vote en automne 2024, contribue à la mise en place d’une prévoyance professionnelle moderne et donc à l’instauration de conditions de travail attrayantes. Commerce Suisse mène une campagne active en faveur de la réforme. En tant qu’association sectorielle comptant 4000 membres et plus de 700 000 collaborateurs, nous nous devons également de défendre activement ces intérêts du commerce.
La réforme de la LPP est un compromis du Parlement, adopté en mars 2023 et soutenu par le Conseil fédéral. Les syndicats ont lancé le référendum. Alors même que la réforme de la LPP comblera des lacunes qui posent problème depuis bien longtemps pour les travailleurs à temps partiel et adaptera les promesses de rentes à l’espérance de vie actuelle.
Supprimer les injustices, combler les lacunes au niveau des rentes, renforcer la situation de la génération des plus de 50 ans. La réforme en bref :
À l’heure actuelle, les rentes promises dans le régime obligatoire LPP sont trop élevées et doivent être financées en partie de manière transversale, par exemple par les revenus du capital des comptes LPP des personnes actives. Cette injustice est corrigée par l’ajustement du taux de conversion minimal. La réforme de la LPP garantit ainsi le financement du deuxième pilier de notre système de retraite à trois piliers. Ce changement n’a aucune conséquence négative pour 85 % des personnes actives, car elles sont assurées dans le régime surobligatoire. Les rentes existantes ne seront pas non plus affectées.
Un autre aspect important de la réforme de la LPP est l’amélioration de la couverture pour les travailleurs à bas revenus, en particulier les travailleurs à temps partiel et les personnes qui cumulent plusieurs emplois. Dans le cadre de la LPP actuelle, ces revenus ne sont pas assurés ou sont mal assurés. Grâce à l’abaissement du seuil d’entrée et à la modification de la déduction de coordination, les personnes à bas revenus pourront elles aussi épargner pour une rente LPP à l’avenir. Il a été démontré que celle-ci réduit fortement le risque de pauvreté des personnes âgées.
Les salariés de plus de 50 ans reçoivent un supplément de rente en compensation de la baisse du taux de conversion. En effet, les personnes appartenant à cette génération de transition n’ont plus guère la possibilité d’épargner davantage de capital au cours des années qu’il leur reste entre la diminution du taux de conversion et le départ à la retraite. Grâce au lissage des cotisations LPP, les travailleurs de plus de 50 ans voient leur situation encore renforcée sur le marché de l’emploi.
Nous œuvrons pour le commerce
Commerce Suisse a décidé de s’engager en faveur de la réforme de la LPP en lançant sa propre campagne. Il est essentiel pour nos branches que le système éprouvé des trois piliers de la prévoyance vieillesse reste stable et soit paré pour l’avenir.
Temu & Co : la Berne fédérale s’active
Des interpellations concernant l’achat de jouets ont été déposées.
Ce fut un choc pour les consommateurs suisses : à la fin de l’année dernière, l’Association suisse des jouets a publié le résultat de tests effectués par un laboratoire indépendant. Les objets testés : 18 jouets achetés sur les applications d’achat Temu et Shein. Résultat : 15 d’entre eux n’oseraient même pas être vendus en Suisse. La qualité est médiocre, voire dangereuse. Et ce qui est vrai pour les jouets l’est aussi pour de nombreux autres biens de consommation.
Jusqu’à présent, nos autorités ont les mains liées, car les boutiques en ligne étrangères ne sont pas soumises à la législation suisse. Mais aujourd’hui, la résistance s’organise au Parlement. Le conseiller national Benjamin Roduit (Le Centre, Valais) a récemment déposé une interpellation sur le sujet : « Que fait le Conseil fédéral contre l’importation de jouets de mauvaise qualité qui mettent en danger la santé des enfants? Il propose à juste titre que le Conseil fédéral oblige les boutiques en ligne étrangères à ne proposer en Suisse que des biens conformes à notre législation.
La conseillère aux Etats Tiana Angelina Moser (Verts libéraux, Zurich) va dans le même sens que Benjamin Roduit. Dans une interpellation, elle déplore elle aussi que la Suisse n’entreprenne rien contre l’importation de produits dangereux : « Cette situation représente non seulement un danger pour les consommateurs, mais désavantage les fabricants et les commerçants suisses qui, parce qu’ils respectent les prescriptions et les normes de sécurité des produits en vigueur chez nous, se voient confrontés à des surcoûts par rapport à leurs concurrents étrangers et doivent donc pratiquer des prix plus élevés”.
L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) semble lui aussi avoir pris conscience de la gravité de la situation. Il veut obliger les boutiques en ligne à supprimer les offres qui ne respectent pas le droit suisse. « Cette disposition doit être intégrée dans le cadre de la révision partielle à venir de la loi sur les denrées alimentaires », informe la porte-parole Sarah Camenisch sur demande. La révision sera mise en consultation cette année.
On peut donc espérer qu’un vent de contestation plus fort soufflera assez rapidement sur les boutiques en ligne chinoises. C’est essentiel: premièrement, il en va de la sécurité des consommateurs, ensuite de l’égalité des chances pour les boutiques en ligne suisses et finalement de l’environnement. Il n’est guère durable de faire venir par avion des tonnes de produits fabriqués à si bas prix qui se cassent et sont jetés en un rien de temps.
Rétrospective & Évaluations
Les branches commerciales résument & présentent leurs estimations.
Du secteur de l’acier et de l’acier inoxydable aux négociants en matériaux de construction en passant par le commerce du bois, tous recensent une année 2023 difficile. L’année dernière, les baisses massives de chiffre d’affaires ainsi que le manque de commandes ont fortement mis en péril certaines entreprises. Ces branches font également des prévisions timides pour l’année en cours car elles s’attendent à une concurrence accrue.
L’industrie de l’outillage et des machines a également connu un ralentissement sur le marché. Le franc fort a eu une influence décisive sur l’année. Ce secteur envisage l’année en cours avec optimisme.
Les transformateurs de denrées alimentaires, ainsi que les secteurs du lait et du vin, ont eu du mal à couvrir leurs frais l’année dernière. L’augmentation des coûts de production, les restrictions de capacité dans la transformation et la baisse de la demande leur posent des problèmes. La pression des grossistes et l’augmentation indéniable du nombre d’achats à l’étranger viennent encore compliquer la situation.
Dans le commerce de détail, les frais de personnel, d’énergie et de transport sont un défi important. Le commerce textile a également connu de grandes difficultés dans les grands magasins l’année dernière. Les coûts élevés des transports outre-mer touchent non seulement le commerce de détail, mais aussi la branche des jouets. Ce secteur est de plus en plus confronté à la concurrence asiatique, ce qui incite désormais la Berne fédérale à agir. La branche du tabac est elle aussi confrontée à la concurrence des produits asiatiques et des produits allemands bon marché.
Le secteur de la moto bénéficie des périodes de beau temps plus longues, mais cette tendance est contrecarrée par les autorités municipales qui imposent des règles de plus en plus rigides sur les routes.
Les secteurs des appareils photo, du cuir et de l’informatique ont connu des années positives. Le secteur des appareils photo a profité des nouvelles technologies et est optimiste pour 2024, surtout dans le secteur B2B. L’optimisme au niveau du secteur B2B vaut également pour le secteur IT.
Grâce aux taux de change, le secteur du cuir a pu dresser un bilan positif pour 2023.
Tous les secteurs sont optimistes et pensent que 2024 sera plus stable.
Commerce Suisse s’engagera pour la réforme de la LPP
Le peuple et les cantons ont voté à une grande majorité en faveur de la 13e rente AVS.
Il faut l’accepter. Le financement de la 13e rente doit être porté par la population suisse. Afin d’éviter une redistribution des jeunes vers les personnes âgées et comme la TVA est la seule qui touche toutes les personnes domiciliées en Suisse, cette solution devrait être privilégiée. La charge pour chaque personne reste gérable et n’affecte que marginalement la compétitivité de la Suisse. Si le Conseil fédéral et le Parlement trouvent d’autres moyens, tant mieux. Toutefois, ce n’est pas si simple, il s’agit de trouver cinq milliards par an. Et la tendance est à la hausse.
Avant la votation, on a lu dans les médias de nombreuses histoires selon lesquelles les retraités allaient mal. A peine la votation terminée, le vent médiatique tourne. On lit partout que les familles ont du mal à joindre les deux bouts. On le voit : les yeux sont tournés vers la prochaine votation. Le 9 juin, les urnes se prononceront sur l’initiative du PS concernant l’allégement des primes. Elle prévoit que la Confédération et les cantons soient tenus d’augmenter massivement les réductions de primes d’assurance maladie. Selon les calculs du Conseil fédéral, cela entraînera dès 2030 des coûts supplémentaires pouvant atteindre 12 ( !) milliards de francs par an. Là aussi, tendance à la hausse.
On ne peut pas nier qu’il y a dans notre pays, tant parmi les retraités que parmi les familles et les actifs, de nombreuses personnes qui doivent retourner chaque franc deux fois. Et il est indéniable que cela nécessite un soutien ciblé. En revanche, il est tout simplement faux de caractériser la grande majorité des retraités ou des familles en disant qu’ils vivent à la limite de la pauvreté. Nous savons tous que la redistribution n’est pas le bon moyen de favoriser la prospérité de la vaste classe moyenne. Pour cela, il faut une économie florissante et des entreprises fortes.
J’ai une certaine compréhension pour l’extension de l’AVS, même si ma conscience “budgétaire” s’y oppose. Mais si, à chaque dimanche de votation, nous redistribuons des milliards dans l’esprit de la gauche, nous alourdirons le budget de la classe moyenne et de l’économie de nouveaux impôts ou des impôts plus élevés. Et au final, tout le monde sera plus pauvre. Ce n’est pas très prometteur.
Les réformes nécessaires, comme celles du 2e pilier (caisses de pension), doivent rester possibles. Pour Commerce Suisse, notre système de prévoyance est un facteur important pour notre place économique. Ce système doit continuer à fonctionner de manière irréprochable. C’est pourquoi Commerce Suisse s’engagera cet automne avec sa propre campagne en faveur de la réforme de la LPP. Cette réforme permet de remédier à des lacunes évidentes dans le système des caisses de pension, comme la redistribution au détriment des familles actives. De plus, elle fait en sorte que les personnes travaillant à temps partiel, en particulier les femmes, aient une meilleure couverture au niveau des caisses de pension. En tant qu’employeur du secteur du commerce, nous sommes prêts à verser les cotisations d’épargne nécessaires à cet effet.
Rudolf O. Schmid, Président Commerce Suisse
Retour sur le premier Dialogue Commerce
La pénurie de main d’oeuvre qualifié et le marché du travail du futur
Deux exposés d’introduction suivis d’une discussion ont permis d’éclairer la thématique de la « pénurie de main-d’œuvre qualifiée » et de mettre en évidence les attentes des collaborateurs sur le marché du travail de demain ou les possibilités offertes aux entreprises dans la course aux talents.
Dr. Boris Zürcher, Chef de la Direction du travail au SECO, a montré que la pénurie structurelle de spécialistes et de main-d’œuvre continuera d’accompagner la Suisse dans les décennies à venir. Messages clés :
Même si l’on observe actuellement une reprise à un niveau élevé. Le marché du travail continue de croître au-delà du potentiel démographique. Une croissance ininterrompue des postes et de l’emploi depuis les années 2000.
Même si l’on observe actuellement une reprise à un niveau élevé. Le marché du travail continue de croître au-delà du potentiel démographique. On voit une croissance ininterrompue des postes et de l’emploi depuis les années 2000.
L’augmentation du taux d’activité est déjà largement épuisée en Suisse, la demande ne peut finalement être satisfaite que par l’immigration et celle-ci est politiquement controversée. Au niveau international, on assiste à une concurrence croissante pour attirer la main-d’œuvre qualifiée.
Le droit du travail libéral que l’on connaît en Suisse crée une certaine marge de manœuvre, mais doit être préservé en contrepartie. Le taux d’activité est un des plus élevés du monde pour toutes les tranches d’âge, mais le temps de travail moyen diminue.
Si le taux de natalité national n’augmente pas à nouveau de manière significative et en l’absence d’immigration, cette évolution entraînera un recul de la performance économique.
Jean-Daniel Roth, propriétaire de mycomm GmbH, a illustré, à l’aide de son enquête sur le personnel qualifié, ce que les employés attendent aujourd’hui des employeurs et comment les entreprises peuvent se positionner avec succès dans la concurrence pour les talents. Les résultats de l’enquête sur le personnel qualifié sont à lire ici. Messages clés :
Au lieu de se focaliser sur la question des générations, il faudrait plutôt tenir compte de la situation de vie des collaborateurs. Selon l’âge et la situation de vie, les souhaits et les attentes vis-à-vis de l’environnement de travail diffèrent de manière significative.
Par exemple, les prestations avantageuses des caisses de pension ne jouent presque aucun rôle pour les jeunes collaborateurs, mais prennent de plus en plus d’importance avec l’âge. Pour les jeunes travailleurs, les facteurs sociaux sur le lieu de travail jouent un rôle plus important.
La culture d’entreprise, les valeurs vécues et le sens du travail accompli prennent de plus en plus le pas sur le bénéfice que l’on peut tirer de « Benefits » supplémentaires (home office, semaine de vacances, etc.). En ce qui concerne les « Benefits », on constate toujours au fil du temps une certaine adaptation sur le marché, qui efface petit à petit la différenciation par rapport aux concurrents
Webinaire Dialogue Commerce
Bilatérales III
Remarque : l’événement a lieu en allemand!
Le Conseil fédéral vient tout juste d’adopter le mandat de négociation définitif avec l’UE. Les négociations sur les « Bilatérales III » peuvent maintenant commencer afin de développer les relations avec l’UE. Le commerce et la place économique suisses ont besoin de sécurité juridique et de prévisibilité à long terme.
Les « Bilatérales III » sont également le thème du deuxième webinaire Dialogue Commerce : Découvrez comment les politiques évaluent les chances et les risques des négociations, quelles sont les attentes de l’UE et ce qu’il faut pour qu’un nouvel accord rencontre l’approbation de la population.
Inscrivez-vous dès maintenant au Dialogue Comme en ligne sur les « Bilatérales III » :
- Date: 18 avril 2024
- Heure: 13:30-15:30
Nous nous réjouissons d’accueillir les oratrices et orateurs suivants :
- Tiana Moser, Conseillère aux États du canton de Zurich – Où en sont les négociations, comment concilier les intérêts de la Suisse et ceux de l’Union européenne et quelles sont les attentes du commerce vis-à-vis d’un accord avec l’UE ?
- Natalie Sleeman, Délégation de l’Union européenne en Suisse – Comment l’UE évalue-t-elle les chances de succès des négociations et quels sont les thèmes qui revêtent une importance particulière pour l’UE ?
- Lukas Golder, co-directeur gfs.bern, politologue et spécialiste des sondages d’opinion – après les négociations viendra le temps de la votation, la population suisse aura le dernier mot: quelles sont les pierres d’achoppement selon le politologue et que faut-il pour que les Bilatérales III puissent passer devant le peuple ?
Votre opinion à ce sujet: vous le donnerez au début du Dialogue Commerce. Nous voulons savoir quels sont les thèmes particulièrement importants pour votre entreprise ou votre branche dans la perspective des Bilatérales III et quels sont vos attentes et vos espoirs concernant les négociations. Après les exposés, vos questions et l’échange avec les intervenants auront la part belle.
La déclaration d’origine
La déclaration d’origine et la traçabilité restent des sujets politiques brûlants
Même quatre ans après l’échec de justesse de l’initiative pour des multinationales responsables dans les urnes, les thèmes de déclaration d’origine et de traçabilité restent sur le devant de la scène politique. L’année dernière, l’UE a adopté des règles plus strictes concernant les chaînes d’approvisionnement, qui se répercutent désormais sur le débat en Suisse. Certains milieux exigent que le Conseil fédéral se conforme à la réglementation de l’UE. Les auteurs de l’initiative sur les multinationales responsables ont déjà annoncé le lancement d’une nouvelle initiative « pour s’assurer que le sujet ne soit pas remis aux calendes grecques dans la Berne fédérale ». Le thème de la déclaration d’origine et de la traçabilité reste donc d’actualité.
La nouvelle réglementation suisse sur la déclaration des produits de boulangerie illustre bien la tendance à une plus grande transparence. Une déclaration d’origine écrite est désormais obligatoire pour le pain et les produits de boulangerie fine vendus en vrac. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui montre que le débat général sur la prise de responsabilité dans la production et le commerce n’a rien perdu de son actualité. Et avec une éventuelle initiative pour des multinationales responsables II, ce débat trouve de plus en plus d’écho dans le public.
L’initiative vise à rendre les entreprises plus responsables des violations des droits de l’homme et des dommages environnementaux tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. En introduisant des obligations plus strictes en matière de responsabilité et de diligence, les entreprises seraient incitées à surveiller de plus près leurs fournisseurs et à s’assurer qu’il n’y a pas de violation des normes fondamentales. Cela augmenterait également la pression sur le secteur du commerce pour qu’il garantisse des déclarations d’origine transparentes et une traçabilité complète des matières premières. Pour répondre aux exigences légales, les produits devraient être déclarés correctement.
Dans la pratique, cela nécessite par exemple de revoir la conception des emballages et de mettre en place de nouveaux processus tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cela peut représenter un immense défi logistique, en particulier pour les entreprises ayant des chaînes d’approvisionnement mondiales complexes. En outre, les entreprises doivent s’assurer qu’elles disposent des moyens technologiques nécessaires pour garantir une traçabilité efficace de leurs matières premières. Cela nécessite l’utilisation de systèmes de gestion des données et de traçabilité, qui impliquent souvent des investissements considérables. L’intégration de ces systèmes dans les processus opérationnels existants peut également prendre du temps et s’avérer complexe.
Le défi essentiel reste en outre de s’assurer que les fournisseurs respectent les normes requises tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cela nécessite une étroite collaboration avec les fournisseurs et, le cas échéant, la vérification et la certification de leurs processus. Cela peut s’avérer particulièrement complexe pour les entreprises opérant dans des pays aux cadres juridiques et culturels différents.
En résumé, une telle nouvelle réglementation aurait des conséquences complexes et coûteuses pour le commerce en Suisse. Ce que les auteurs de l’initiative méconnaissent également : le commerce en Suisse assume déjà ses responsabilités aujourd’hui. Une enquête récente auprès des membres de Commerce Suisse montre que la branche est consciente de sa responsabilité en matière de libre-échange durable : 48% des membres de Commerce Suisse se prononcent positivement ou plutôt positivement sur les clauses environnementales et sociales des accords de libre-échange. Dans l’ensemble, une majorité relative des membres de Commerce Suisse se prononce en faveur d’une plus grande responsabilité des entreprises en matière de politique environnementale et sociale.
Le scepticisme qui existe malgré tout à l’égard de telles clauses environnementales et sociales dans les accords de libre-échange s’explique par la crainte d’exigences impossibles à mettre en œuvre. En Suisse, le commerce s’efforce de répondre aux exigences croissantes en matière de déclaration d’origine et de traçabilité des matières premières. Mais pour le secteur, il est également essentiel que les entreprises restent compétitives.
Au regard des développements dans l’Union européenne et d’une éventuelle initiative sur les multinationales responsables II, il s’agit maintenant de trouver des solutions mesurées qui répondent aux différentes exigences. Cela ne peut se faire qu’en collaboration entre les entreprises, les gouvernements et les autres parties prenantes, afin de trouver des solutions à la fois pratiques et efficaces.